Les utilisateurs de la route peuvent le confirmer : les zones 30 fleurissent ! Que ce soit pour des raisons de sécurité ou pour limiter le bruit, tous les arguments sont bons pour introduire de nouvelles zones 30. Si leur utilité est reconnue et leur acceptation plutôt bonne, leur généralisation sur l’ensemble des routes dans les communes, de jour comme de nuit, suscite le débat.
La sécurité, et notamment celle des enfants est régulièrement mise en avant pour soutenir les projets d’introduction de zone 30 dans les communes. Le chemin de l’école doit être sûr ! Cet argument, personne ne le conteste. Mais l’introduction généralisée de panneau 30km/h pour les trajets scolaires, comme demandé par une motion lors de la dernière session de printemps n’est pas la solution. Bien que fortement débattue, l’intervention a finalement été rejetée d’une courte majorité par les députés.
Si ces derniers sont, sans exception, extrêmement sensibles à la sécurité des enfants, reclasser automatiquement toutes les routes cantonales aux abords des écoles en zone 30 km/h est trop « extrême ». Rappelons que le réseau des routes est hiérarchisé, notamment entre les tronçons communaux et cantonaux. Et que c’est justement cette hiérarchie qui permet d’assurer le fonctionnement et la fluidité globale du trafic. Ainsi, si un problème de sécurité est identifié par une commune, c’est à cette dernière d’adapter la vitesse si la route lui appartient, ou le cas échéant de faire une demande au canton. Ce système qui a fait ses preuves jusqu’à maintenant, continuera à l’avenir.
Et heureusement ! Il faut combattre les solutions extrêmes et généralisées. Les réalités ne sont pas partout les mêmes, et seule la sécurité routière doit être à l’origine d’une adaptation des conditions de circulation. Mais certainement pas sur consigne du canton.
Au-delà de leur introduction, c’est leur respect qu’il convient d’assurer si l’on souhaite renforcer la sécurité des chemins de l’école! Et le respect pas tous les utilisateurs de la route, et pas seulement des automobilistes. Les bus ou encore les engins électriques doivent également se conformer à la limitation de vitesse. Il est ainsi primordial de continuer à faire de la prévention auprès des écoliers et des utilisateurs de la route mais également de sanctionner les comportements inadéquats de part et d’autre.
Quoiqu’il en soit, les zones 30 km/h n’ont pas fini d’occuper les députés. Un débat sur une renonciation aux zones 30 km/h sur les axes cantonaux très fréquentés et un maintien général du 50km/ h aura lieu au travers d’une motion. A nouveau, une intervention très « extrême » et qui ôte toute appréciation de situations spécifiques où seule la sécurité devrait être au centre des préoccupations….
Pauline Pauli (35), Députée PLR, Conseillère de Ville à Nidau, Expert-comptable diplômée
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